Hémorroïdes : Réponses aux 6 questions les plus fréquentes

Cet article a pour objectif de répondre aux questions que vous vous posez le plus fréquemment sur la pathologie des hémorroïdes.  

Que sont les hémorroïdes ? ¹ 

Les hémorroïdes désignent un réseau de vaisseaux sanguins, artériels et veineux situés au niveau du canal anal. Elles forment un réseau vasculaire superficiel, les complications sont fréquentes et sont à l’origine des symptômes.  

On va différencier le réseau hémorroïdaire externe (hémorroïdes externes), localisées sous la peau de l'orifice de l'anus, du réseau hémorroïdaire interne (hémorroïdes internes). Ce dernier est présent en profondeur, plus haut sous la muqueuse du canal anal. Il joue un rôle dans la continence des selles en réalisant un coussinet permettant l’obturation complète du canal  

La maladie hémorroïdaire, plus simplement appelée “les hémorroïdes” dans le langage courant, touche aussi bien les hommes que les femmes.   

Quelles sont les principales situations à risques d’hémorroïdes ? ¹

Il existe des facteurs favorisant ou aggravant les symptômes hémorroïdaires :  

• L’âge : il s’agit d’un facteur aggravant. En effet, avec le vieillissement on remarque une plus grande laxité des tissus de revêtement de la région de l’anus, favorisant la procidence (extériorisation) des hémorroïdes. 

• La grossesse, l’accouchement et le post-partum : périodes propices à la survenue de crise hémorroïdaire. Un tiers de femmes enceintes souffrent d’hémorroïdes et 20% d’entre elles après l’accouchement.  

• Constipation : est l’un des facteurs de causes des crises hémorroïdaires dues aux efforts excessifs ayant lieu lors de la défécation et la position assise prolongée sur le siège des toilettes.  

• Episode de diarrhée : phénomène irritatif pouvant être à l’origine du déclenchement d’une crise hémorroïdaire 

• Obésité et surpoids  

• Un mode de vie sédentaire : rester trop longtemps assis ou debout sans bouger peut intervenir dans la survenue de symptômes hémorroïdaires.  

• La consommation d’aliments épicés ou d’alcool  

• La pratique de certaines activités physiques telles que le cyclisme ou l’équitation. 

• Activités qui requièrent de soulever des charges lourdes.   

Les hémorroïdes peuvent-elles disparaître ? ¹

Les crises hémorroïdaires s’atténuent et disparaissent généralement d'elles-mêmes après quelques jours. Elles sont souvent liées à une augmentation temporaire d'un facteur de risque tel que la constipation ou des efforts excessifs lors de la défécation, la grossesse, le port de charges lourdes... 

Si l'hygiène de vie n’est pas modifiée correctement, un nouvel épisode peut réapparaître à tout moment. 

Dans le cas où la maladie hémorroïdaire évolue sur plusieurs années, les symptômes peuvent devenir très gênants. 

Que faire lors d’une crise hémorroïdaire ?  ²

En règle générale, les hémorroïdes ne provoquent pas de complications. Si les symptômes ne sont pas gênants, aucun traitement n’est nécessaire. 

Cependant, en cas de crise hémorroïdaire, corriger les troubles du transit intestinal est primordial :  

• Aller aux toilettes à heure fixe  

• Ne pas faire d’efforts de pousser  

• Ne pas rester en position assise prolongée  

• Adopter une alimentation saine : fibres ; éviter les aliments gras, salés et épicés 

• Boire de l’eau régulièrement  

• Modérer la consommation d’alcool  

Quand consulter en cas d’hémorroïdes ?  ²

Consultez votre médecin traitant en cas de premier saignement par l’anus. Un examen proctologique pourra être réalisé pour s’assurer qu’il s’agisse bien d’un épisode hémorroïdaire et exclure toutes autres pathologies. En cas de doute sur l’origine d’un saignement, une coloscopie sera demandée. 

Situation où il faut consulter votre médecin au plus vite en cas de :  

• Saignement anal important et répété de sang rouge  

• Selles noires  

• Douleur anale intense, accompagnée d’une fièvre supérieure à 38°C  

• Douleur anale soudaine et très intense faisant craindre une thrombose des hémorroïdes  

• Douleur qui s'accompagne de l'impossibilité d’aller à la selle depuis plus de 48h  

Quels sont les traitements contre les hémorroïdes ? 

Les mesures hygiéno-diététiques, si elles sont appliquées, peuvent soulager lors d'une crise hémorroïdaire : ²

Il est conseillé :  

• D’adopter une alimentation saine : consommation de fibres. Cela permet d’augmenter la fréquence des selles, d’améliorer leur consistance et ainsi d’atténuer les efforts lors de la poussée.  

• De limiter sa consommation d'alcool et de plats épicés, trop gras ou trop sucrés. Une consommation excessive pourrait potentiellement être déclencheur d’une crise hémorroïdaire. 

• De changer vos habitudes de toilettes : allez aux toilettes à heure fixe (une demi-heure à une heure après le repas) sans faire trop d'effort pour « pousser ». Votre organisme s'habituera ainsi à un horaire régulier. Prenez votre temps quand vous êtes aux toilettes mais ne restez pas en position assise sur le siège de façon prolongée. 

• De faire attention à la pratique de certaines activités physiques telles que le cyclisme ou l’équitation. Il faut également prendre des précautions en cas d’activités où il y a la nécessité de soulever des charges lourdes.  

• De faire attention néanmoins à ne pas être trop sédentaire. En effet la sédentarité est elle aussi un élément pouvant favoriser la survenue d’une crise hémorroïdaire. 

Il est possible d’avoir la mise en place d’un traitement médical. Il vise à faire disparaître ou réduire les symptômes (intensité, durée, fréquence) sur de courtes périodes. ³

• Les laxatifs (de lest, osmotiques, lubrifiants) : objectif de lutter contre la constipation, facteur aggravant des hémorroïdes. 

• Médicaments locaux (crèmes, suppositoires) : apaisent grâce à leurs propriétés décongestionnantes, anesthésiantes, lubrifiantes et anti-inflammatoires ; protègent la muqueuse. 

• Veinotoniques (voie orale) : utilisation en cure courte pour la crise ; pas d’usage prolongé ni préventif ; peuvent être associés aux laxatifs. 

• Antalgiques et AINS : paracétamol et anti-inflammatoires non stéroïdiens sont efficaces pour soulager la douleur, notamment en cas de thrombose hémorroïdaire. 

Un traitement chirurgical peut parfois être envisagé, cependant il n’est nécessaire que dans 10% des cas.